samedi 18 mai 2013

Différence de traitement des TDA entre la France et les USA

Je suis tombé sur un article très intéressant, en anglais, sur la différence de cas et de traitement des enfants souffrants de TDA (trouble de l'attention, on l'appelle entre autres hyperactivité).

Voici la traduction :

Aux USA, l'ATD est diagnostiqué et traité par voie médicamenteuse (Ritalin ou Adderall) chez 9% des enfants, contre seulement 5% en France.

La différence essentielle est que les psy américains considèrent cette maladie comme étant un trouble fonctionnel chimique du cerveau et le traitent donc comme tel, par médicaments, alors qee les psys français la considèrent comme un désordre affectif et social et la traitent par des psychothérapie et des réunions familiales.

Les pédo-psys français s'opposent à la bible des psys américains , le DSM 3 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) , qui biologise le problème et se fondent sur le CFTMEA (Classification Française des Troubles Mentaux de L'Enfant et de L'Adolescent), sorti en 1983 puis réactualisé en 88 et 2000.

L'objectif du CFTMEA est d'identifier les causes psychosociales de ces troubles et non de trouver le meilleur traitement pharmacologique.

Et donc, les cliniciens français obtiennent de meilleurs résultats dans le traitement de ces troubles sans passer par les médicaments, alors que leurs confrères américains ont tendances à "pathologiser" un comportement pénible, mais normal, de l'enfant et à encourager trop souvent le traitement par médicament.

L'approche française, holistique et psychosociale, considère même que l'alimentation peut jouer un rôle dans ces désordres, en remarquant que ces troubles sont plus fréquent après des repas, riches en colorants, conservateurs et/ou allergènes. Les praticiens qui travaillent sur ces troubles préconisent un changement alimentaire. Aux USA, la prise ne compte unique du traitement pharmaceutique entraîne les médecins à ignorer l'influence de ces facteurs sur les comportements des enfants.

Et puis, bien sûr, il y a une différence philosophique majeure sur l'éducation des enfants entre les USA et la France. Ceci expliquerait pourquoi les enfants français ont généralement un meilleur comportement que les enfants américains. Pamela Druckerman a relevé ces différences dans son dernier livre "Bringing up, bébé" (une journaliste américaine, marié à un français et vivant à Paris, elle a observé l'éducation des enfants de ses amies françaises et le compare à ce qu'elle connaît aux USA - note du traducteur). Je crois que ces observations permettent de comprendre pourquoi les enfants français ne sont pas aussi souvent diagnostiqués qu'aux USA comme souffrant de TDA.

Dès leur naissance, les parents français donnent un "cadre" (en français dans le texte...) à leurs enfants, ce que nous traduirions par structure. Les enfants ne sont pas autorisés à manger quand ils veulent, par exemple. Il y a 4 repas par jour, à des moments précis. Les enfants français apprennent à patienter jusqu'au repas, plutôt que de se servir dès qu'ils en ont envie. En France, les bébés aussi, doivent respecter les limites imposés par leurs parents et pas par celles de leurs pleurs. Les parents français laissent leurs enfants pleurer la nuit après l'âge de 4 mois.

D'après Druckerman, les français aiment autant leurs enfants que les américains. Ils leurs font faire du piano, les emmènent au sport et encouragent leurs talents. Mais ils sont une philosophie de la discipline différentes. D'après le point de vue français, en rappelant systématiquement les règles, les enfants se sentent plus heureux et plus sécurisé, ce que je peux approuver, comme psy et comme parent. Finalement, les parents français considèrent que dire "non" à son enfant lui permet de ne pas succomber à la "tyrannie de ses propres désirs". Et donner une fessée, de manière judicieuse, n'est pas considéré comme un abus envers mineurs, en France.

Comme pédo-psy travaillant avec des enfants, je comprend parfaitement que les enfants français n'ont pas besoin de médicaments pour contrôler leur comportement puisqu'ils apprennent à se contrôler très tôt dans leur vie. L'enfant grandit dans une famille où les règles sont comprises et où la hiérarchie est clairement respectée. Dans les familles françaises, comme le décrit Druckerman, les parents sont responsables de leurs enfants - alors qu'avec le style de de famille américaine, les situations sont trop souvent inversées.

Copyright © Marilyn Wedge, Ph.D.

source originale :

http://www.psychologytoday.com/blog/suffer-the-children/201203/why-french-kids-dont-have-adhd

Marilyn Wedge is the author of Pills are not for Preschoolers: A Drug-Free Approach for Troubled Kids



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